4 – La technique du pisé
Joints à l’équillade et cordons de chaux
Les joints décalés en biais (sable + chaux) dits joints à l’équillade permettaient de limiter le retrait entre deux banchées et l’utilisation d’un coffrage sans tête de banche. On trouve dans la région de nombreux cordons horizontaux de mortier de chaux dans les banchées. Ils correspondent entre autre aux points de liaison entre deux reprises de coffrage et aux zones sensibles du mur en pisé (angles, arase du soubassement…). De plus, ils constituaient une accroche commode pour un enduit à la chaux.
Terre compactée
Le pisé est une technique de construction utilisant
de la terre crue humide, coffrée et tassée par
couches superposées entre des banches.
Planches, paniers, pisoir et béret
Traditionnellement, le pisé était compacté à la main avec un fouloir en bois. Le maçon déplaçait ses banches horizontalement le long des murs. Les banches faites de quelques planches étaient légères et faciles à manier.
Cette technique nécessitait peu d’outillage. La compression était faible mais suffisante, produisant des murs riches en texture. À partir du XIXe siècle la technique s’affine. Au départ de chaque banchée, un mortier blanc de sable-chaux venait renforcer les arrêtes.
Selon le type de coffrage employé, avec ou sans tête de banche, on obtenait en façade des levées rectangulaires ou trapézoïdales, encadrées de blanc.
Coffrage métallique, godet malaxeur,
compresseur et casque
Les pisés contemporains se mettent en œuvre plus rapidement, mais font souvent appel à des équipements sophistiqués, tels que des coffrages métalliques grimpants ou à progression linéaire, ou des tracteurs avec godets malaxeurs.
La terre est compactée avec un fouloir pneumatique relié à un compresseur, qui densifie le matériau au point de le rendre parfaitement lisse en surface.
Les banches sont lourdes pour résister aux pressions importantes des fouloirs pneumatiques, et peuvent nécessiter une manipulation avec une grue.