La vallée de la Durolle
Le paysage des ateliers
Thiers s’impose comme le gardien, la porte d’un passage étroit et secret. Remarquablement accrochée au rocher, en balcon sur les gorges de la Durolle et les Limagnes, Thiers, importante par sa taille, sa position et son histoire commerciale et artisanale, marque l’entrée de la vallée la plus précocement industrielle de toute l’Auvergne.
La Durolle entaille les monts du Forez et les Margerides d’est en ouest avant de se jeter dans la Dore. Grâce à la force hydraulique de son cours, les activités liées à la coutellerie et à la papeterie ont dessiné un paysage architectural industriel fondu dans les escarpements.
L’économie de la vallée a pendant longtemps conforté une double activité « paysan-artisan » au monde rural du Livradois et du Forez. Ces campagnes furent fortement peuplées jusqu’au milieu du xxe siècle. Aujourd’hui, la présence de l’autoroute offre aux communes riveraines la possibilité de conserver un certain dynamisme entre petite industrie, élevage et sylviculture. Les villages jadis très regroupés tendent à s’étaler sur les plateaux et les versants adoucis.
De tout temps la Durolle a offert un chemin tout tracé à la route, à la voie ferrée et à l’autoroute Clermont-Lyon. Toutes ces lignes de pratiques parallèles, rajoutées
à la présence des industries implantées le long des axes, donnent au paysage un
mouvement continu et une agitation perpétuelle. Il devient un territoire de transit, de passage, de déplacement où l’on cherche inlassablement à s’arrêter pour vivre et comprendre l’histoire de ces lieux.