Des aides pour les agriculteurs via Natura 2000

Dans le cadre de la mise en œuvre du Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) pour la période 2014-2020, le Parc naturel régional Livradois-Forez est opérateur d’un Programme Agro-Environnemental et Climatique (PAEC), intitulé « Hautes-chaumes du Forez », qui permet aux agriculteurs volontaires de souscrire des Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC) sur le site Natura 2000 des monts du Forez et de recevoir des aides financières en compensation.
En 2016, la quasi-totalité des exploitants agricoles des hautes-chaumes a souhaité souscrire ces mesures.

Hautes Chaumes
Hautes Chaumes

MAEC proposées

Les mesures suivantes ont été proposées aux agriculteurs dans le cadre du PAEC « Hautes-chaumes du Forez » :

  • Gestion des landes et pelouses pâturées

Objectif : développer ou maintenir des modes de gestion pastorale favorables à la biodiversité par une gestion d’ensemble à l’échelle des estives engagées, notamment pour lutter contre la disparité entre certains secteurs qui ont tendance à évoluer vers la friche et d’autres qui subissent au contraire trop de pression pastorale et dont la végétation se banalise. Ces deux mesures impliquent l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de gestion pastorale sur les surfaces engagées.

  • Maintien de la richesse floristique des prairies naturelles

Objectif : maintenir la richesse floristique des ancienne fumades et prairies de fauche actuelles. Cette mesure est à obligation de résultats et non de moyens, avec la présence de plantes indicatrices de la qualité agronomique des prairies engagées.

  • Gestion des milieux humides

Objectif : préserver les milieux humides (tourbières en particulier) par une gestion adaptée, de façon à lutter contre la dégradation par le piétinement et l’érosion liés à un pâturage non raisonné, mais aussi contre la fermeture et l’enfrichement. Cette mesure implique l’élaboration d’un plan de gestion sur la zone humide concernée.

  • Reconquête des landes enfrichées

Objectif : reconquérir des surfaces de landes enfrichées exploitées par la fauche et/ou le pâturage pour restaurer des habitats d’intérêt communautaire et permettre une large expression d’espèces animales et végétales inféodées à ce type de milieu. Cette mesure implique l’élaboration d’un programme de travaux d’ouverture et d’entretien avec les éleveurs intéressés pour gérer les surfaces regagnées.

Bilan de la campagne de contractualisation 2016

30 agriculteurs sur les 34 utilisateurs des hautes-chaumes ont souscrit une ou plusieurs de ces mesures, ce qui porte la surface engagée à près de 2 500 ha.
Le budget sur 5 ans des aides qui seront versées aux agriculteurs est d’environ 700 000 €.
Toutes les mesures ont été souscrites en 2016, sauf la mesure « Reconquête des landes enfrichées » qui nécessite un travail d’animation foncière qui sera conduit en 2017.

Contexte et enjeux

Le territoire éligible est le site Natura 2000 « Monts du Forez », qui s’étend sur 5 555 ha et concerne les communes du Brugeron, de Saint-Pierre-La-Bourlhonne, Job, Valcivières, Ambert, Saint-Anthème et Grandrif.
Plus des 2/3 de la surface de ce site Natura 2000 sont dominés par un complexe de pelouses et de landes sommitales appelées « hautes-chaumes ». Ces milieux façonnés par les pratiques pastorales sont ponctués de zones humides et de tourbières et hébergent une multitude d’espèces (insectes, oiseaux, plantes…) rares ou patrimoniales.
L’utilisation agricole des hautes-chaumes s’articule autour de deux grands types de pratiques agricoles : le pâturage et la fauche.
Depuis la mise en œuvre des 1ères mesures agroenvironnementales sur les hautes-chaumes en 1992, ces espaces de haute valeur patrimoniale délaissés dans les années 1950-1975, plus de 600 ha de landes en friche ont retrouvé une vocation pastorale et le cheptel bovin estivé a plus que doublé sur les 25 dernières années.
Cependant, le risque de délaissement des estives est encore présent (difficultés de transmission des exploitations, main d’œuvre, coût de la pratique de l’estive…). Paradoxalement, on observe une recherche de surfaces, accompagnée d’une intensification des pratiques (augmentation du chargement) et d’une utilisation extrêmement inégale des surfaces suivant les secteurs.

Contacts
Emilie ARDOUIN, chargée de mission Natura 2000 ()
Lucien COMPTE, Chargé de mission Agriculture ()