Fiche n°19
Cultivons la biodiversité
Une loi de la nature tient en ces mots : « plus un écosystème est complexe plus il est stable ». Au jardin, la biodiversité est garante d’équilibres qui limitent le travail, entretiennent la santé du jardin, et la notre ! Les insectes, les oiseaux, les organismes du sol, les plantes, peuvent être les meilleurs alliés de notre coin de paradis.
Les allées du jardin
Toute espèce a sa place, mais certaines sont emblématiques des services que ces auxiliaires rendent au jardin. Les vers de terre participent de la vie foisonnante qui transforme la matière organique en humus.
Les abeilles et autre butineurs jouent les marieurs en transportant le pollen d’une fleur à l’autre..
Petites bêtes
Les coccinelles sont les stars des mangeurs de pucerons, les jolis hérissons chassent la limace ou le hanneton, l’impressionnante couleuvre limite les appétits des rongeurs. La mésange bleue ou le rouge-gorge nous rappellent ce que le jardinier doit aux d’oiseaux : ils avalent tant d’insectes ou de larves qu’ils méritent bien nos petites attentions. Les crapauds, ces mal-aimés sont pourtant les princes des dévoreurs d’insectes, de limaces, ou d’araignées. Le recensement de ce petit monde permet déjà de se faire une idée de la vitalité de la faune du jardin.
En pratique
Pour attirer des auxiliaires, il faut d’abord leur proposer gîte et couvert.
Un apport organique de surface attire les vers de terre : on peut ainsi ameublir et préparer un terrain à moindre effort. Une bâche étalée sur le sol ou un épais paillage tue les plantes en les privant de lumière. Le travail des vers de terre qui vont labourer et enrichir le sol en recyclant cette matière est suffisant pour permettre la plantation de vivaces ou d’annuelles à enracinement superficiel, même si il faudra plusieurs années pour restructurer un sol compacté.
De petits fagots ou amas de brindilles, au sol ou suspendus serviront d’asile aux insectes. Ces petits nichoirs, faciles à réaliser, sont les supports rêvés des leçons de choses : quoi de plus amusant que d’observer ces bestioles ?
Les tas de feuilles, de bois, seront quant à eux les havres des hérissons, couleuvres et crapauds. Pensez aussi que ce petit monde a besoin d’eau : une mare, un bassin augmentent considérablement le nombre et la fidélité des espèces. Vous pouvez fabriquer des nichoirs à oiseaux, jolies petites cabanes que dédaignent rarement les mésanges, et qui peuvent aussi servir d’aire de nourrissage quand le froid se fait sévère.
Mais on n’insistera jamais assez sur le rôle essentiel des haies. Ponctuées de buissons à baies –prunelier, aubépines, églantiers, ronces, sureaux, sorbiers- elles constituent des lieux de nidification et un garde-manger pour les oiseaux qui gratifieront le jardin de quelques couvées. Pour tailler vos haies attendez l’hiver et échelonnez le travail sur plusieurs années.
Les abeilles et butineurs seront d’autant plus nombreux que des fleurs variées leur apporteront le nectar qu’ils recherchent : haies fleuries, arbres fruitiers, coins sauvages et plantes mellifères assureront une bonne fréquentation du jardin par les indispensables pollinisateurs.
Le dernier conseil à donner serait sans doute de laisser la nature s’exprimer le plus possible : laissez pousser les générations spontanées de fleurs au milieu des légumes, laissez grainer doucettes ou bourraches, les plantes mélangées se protègent les unes les autres et assurent une fréquentation uniforme du jardin par la foule des auxiliaires.
Nathalie Batisse