La plaine du Livradois
Le cœur du Parc
La plaine de la Dore s’offre à nous comme un vaste jardin où les contreforts du Livradois et du Forez dessinent des clôtures aux versants boisés. Elle s’élance vers le Nord comme un ruban aux variations de verts tendres. Cette longue plaine alluviale, qui s’étend d’Ambert à Arlanc, est un vaste bassin d’effondrement où coule sinueusement la Dore – prenant sa source sur le Haut-Livradois et rejoignant la Dolore après Arlanc. Elle est recouverte de dépôts sédimentaires dont le sable et les graviers ont été durant une longue période les matériaux locaux privilégiés pour la construction.
« Aux racines de ces montagnes et là où les ruisseaux débouchent, se succèdent les villages de la plaine. »
Henri Pourrat
Des alignements de grands feuillus et de bois de pins maillent le paysage de la plaine. Ils alternent avec quelques étangs, des zones humides, des prairies et des pâturages. Ce paysage aux aspects bocagers et aux vestiges de forêts alluviales dissimule le lit de la rivière et ses eaux dorées regorgeant de truites et de chabots.
La plaine est un paysage de lignes où se côtoient de manière parallèle des pratiques de déplacement. La route D906, tel un couloir, nous fait parcourir la plaine du nord au sud. L’ancienne voie ferrée, quant à elle, joue à enjamber les méandres de la Dore grâce à de magnifiques petits ponts de pierres de granite. Les villages s’égrainent le long de la route principale et aux pieds des contreforts. Ils sont pour la plupart cernés de jardins nourriciers aux murs de pisé où s’accrochent de vieux arbres fruitiers. Sur cette grande étendue, les bourgs apparaissent comme des araignées tentaculaires au développement conquérant. La plaine de la Dore est pourtant différente des autres plaines voisines. Elle reste préservée de la « passivité fonctionnelle* », ennemi de l’agriculture, que l’on peut identifier sur de nombreux paysages de plaine. Ici, elle est le cœur protégé du Parc, d’une rareté insoupçonnée.