Le plateau de Craponne
A la croisée des chemins historiques
Le plateau de Craponne apparaît comme une île plate au relief apaisé. Ses bords et ses limites la font exister aux portes du Forez et de la Loire. Les longues lignes droites de ses routes nous donnent parfois à découvrir, à la sortie de quelques boisements de résineux, des vues lointaines sur le Meygal et sur l’Emblavez.
C’est le cœur d’où prennent naissance certains affluents de la Loire et de la Dore. À 1 1000 mètres d’altitude de moyenne, séparé du plateau de La Chaise-Dieu par la Dorette et par la Borne, le plateau granitique est limité à l’est par la vallée de la Loire et les gorges de l’Arzon. Ce territoire au sol ingrat et au climat rude a vu se développer une polyculture traditionnellement vivrière, qui compose aujourd’hui entre l’élévage, quelques céréales dont le « seiglou », la culture de la pomme de terre et la production de quelques petits fruits sous serres. Cette agriculture faite « de bouts de ficelles » a traversé les siècles au profit d’un paysage aux formes encore rurales travaillées par l’homme et garantes d’une vie locale dynamique. Malgré tout, des plantations de résineux apparaissent çà et là transformant peu à peu ce plateau ouvert en campagne aux boisements émiettés.
Les villages modestes et les écarts s’organisent le long des axes ou sur les rebords des petites vallées. Paysage de rencontres, de passages, de traverses, le plateau de Craponne est à la croisée des chemins. Semblant être lové au cœur d’un « petit berceau », le bourg de Craponne, lieu d’échange commercial, organise l’ensemble des réseaux du territoire comme une étoile routière. Il a toujours été le centre administratif et commercial de ce pays et le passage obligé entre le Velay et le Forez. Deux chemins très anciens s’y croisent : la Bolène et le chemin de la Rodde, ainsi que le chemin de Saint-Jacques-de Compostelle pour les pélerins venus de Cluny. Un paysage de passage ? Oui certainement.