11 – Rénover la façade
Restaurer une façade non enduite
Exemples de rénovation de façades
Il n’est pas nécessaire d’enduire un mur en pisé, surtout s’il a résisté plus d’un siècle aux intempéries.
Traditionnellement, il était fréquent d’enduire les façades des logements, et de laisser les autres façades exposées, laissant le pisé apparent.
La rénovation de façade non enduite est possible par des reprises superficielles : comblement du mur et harmonisation de sa couleur.
Si un enduit s’impose, parce que les murs ont été défigurés par des dégradations répétées, il faudra alors respecter la typologie des enduits locaux.
Reprendre un enduit de façade
Les enduits du Livradois-Forez sont rarement d’une seule couleur. Ils se caractérisent généralement par des bandeaux horizontaux au niveau des linteaux et appuis de fenêtre, et des bandeaux verticaux dans les angles.
Les reprises doivent respecter cette tradition de façades décorées. Ces enduits traditionnels sont souvent à base de sable de rivière, de terre, et de chaux, les décors peints à base de badigeon de chaux.
Enduits extérieurs en terre
Pour des façades détériorées par l’érosion ou par des réparations il est possible de reprendre et d’unifier les murs en pisé.
Comme pour les reprises superficielles, la terre à pisé est utilisable en enduit à condition de la tamiser et éventuellement de l’amender de sable ou de fibres.
Enduire à la terre permet de garder les qualités esthétiques du pisé, en respectant la couleur et la texture du mur.
Une alternative simple : Le badigeon de terre
Le badigeon de terre reprend la même proportion de terre et de sable que l’enduit de terre avec un tamisage plus fin (4 mm).
Il s’applique très liquide avec un pinceau large et souple, en plusieurs couches successives.
Après séchage, la surface est travaillée à l’éponge mouillée pour boucher les petites fissures de retrait et faire ressortir les sables.
Autres enduits compatibles
Pour les murs extérieurs exposés aux pluies battantes, il est possible de protéger le corps d’enduit en terre avec une fine couche de sable-chaux. Cette finition reste perspirante si elle n’est pas trop stabilisée. Les enduits en terre (corps d’enduit + couche de finition) peuvent être stabilisés dans la masse avec un liant artificiel tel que la chaux (mélange chaux aérienne et chaux hydraulique), qui n’altère pas la couleur de la terre.
Les enduits traditionnels aux couleurs des sables locaux sont composés de sable de rivière (ex. sable de la Dore) et de terre locale (ex. gore de Sementizon) et d’un liant composé de chaux aérienne (parfois ajout de chaux hydraulique naturelle également). L’utilisation de terre locale et l’ajout de terre, type terre de sienne, permet d’obtenir des teintes identiques aux enduits anciens.
Dans tous les cas, il est conseillé de faire des essais avant d’appliquer de grandes surfaces d’enduit. Il est également recommandé de limiter le taux de stabilisation au minimum pour éviter les comportements différentiels entre parties en terre crue (souples) et parties stabilisées (rigides).
Erreurs courantes à éviter
Les enduits étanches, à base de ciment ou de produits hydrofuges, bloquent la respiration du pisé et accélèrent la dégradation du mur par l’intérieur. Il faut rejeter ce type de produits. Dans le cas d’enduits prêts à l’emploi demander leur composition. Attention, un enduit à la chaux peut créer le même type de désordre s’il est trop épais, trop serré ou trop rigide (fort dosage de chaux, chaux très hydraulique).
Remplacer un enduit au ciment
Les enduits épais sable-ciment doivent être enlevés, et remplacés par des enduits perspirants.
Après avoir décroûté le mur, il faut le laisser plusieurs jours voir plusieurs semaines à l’air libre pour le laisser sécher en profondeur avant d’effectuer des réparations et de l’enduire à nouveau si besoin.