Cartographie des forêts matures

Identification des forêts matures

Le premier semestre 2020 a permis de mieux localiser et caractériser les premières zones présentant le plus d’attributs de maturité forestière sur le territoire du Livradois-Forez, et en particulier sur le massif du Forez. Retour sur cette première phase du projet.

Travail cartographique préalable

En croisant la cartographie des forêts anciennes  et les données de la cartographie des habitats, deux stagiaires ont identifié les forêts à la fois déjà présentes sur les cartes d’État-major (il y a près de 200 ans) et composées d’essences autochtones (espèces d’arbres naturellement présentes).

Dans la continuité du projet petites chouettes de montagne – qui avait déjà confirmé le potentiel de haute valeur écologique des forêts montagnardes du territoire – les sapinières-hêtraies ont été visées en priorité pour l’implantation d’ilots de sénescence.

 

La photo-interprétation a ensuite pris le relai pour repérer les très (très) gros arbres vivants et les bois morts.

La photo-interprétation

Le protocole de photo-interprétation utilisé a été développé par l’Interparcs Massif central (IPAMAC) avec l’appui de l’Office National des Forêts et du Conservatoire botanique national du Massif central.

Cette méthode s’appuie sur trois types de photographies aériennes : actuelles, passées (remonter le temps disponible sur « Géoportail ») et l’infrarouge couleur (IRC). Elle permet de distinguer la couverture végétale par rapport à la couverture minérale (roche, sol nu, etc.) et, surtout, de déterminer plus facilement les essences présentes, les gros houppiers, les éventuels bois morts, le mode de gestion, la taille probable des arbres, etc. Autant d’indices que les stagiaires ont exploité pour révéler les zones de maturité potentielle et créer 67 polygones (ou zones de maturité potentielle) devant faire l’objet de confirmation sur le terrain.

Relevé sur le terrain

Une fois ces travaux préparatoires établis, diverses parcelles ont été visitées, après information des propriétaires concernés. Un premier parcours au travers de ces dernières a permis de repérer les zones de maturité où une cinquantaine de relevés ont été effectués.

Ce choix d’un échantillonnage dirigé s’explique par la volonté d’identifier et de décrire ces zones les plus matures pour, éventuellement, travailler avec les propriétaires à l’implantation d’îlots de sénescence.

Ici encore la force du réseau des Parcs a été exploitée : les relevés ont suivi un protocole de l’IPAMAC, lui-même réalisé à partir des données et retours de différents inventaires et projets déjà réalisés sur certains Parcs du Massif central.

Ainsi, sur des placettes de 20 m de rayon, ont notamment été répertoriés :

  • les indices et usages actuels et passés ;
  • la structure et composition du peuplement ;
  • la surface terrière ;
  • la hauteur dominante du peuplement ;
  • les bois morts sur pied et au sol (diamètre, essence) ;
  • les très et très très gros arbres vivants (diamètre, essence) ;
  • les dendromicrohabitats.

Enfin, de nombreux points d’observation complémentaires sur des éléments isolés viennent compléter ces données.

Calcul d’un indice de maturité

Afin de comparer les relevés entre eux – et toujours dans l’objectif d’identifier les zones où s’exprime au mieux la maturité forestière – ces données ont été traduites en « indice de maturité ». Ici, la proposition de l’IPAMAC a été légèrement adaptée au cas particulier des sapinières-hêtraies du Livradois-Forez afin de mieux distinguer les placettes entre elles.

Les relevés ont été distribués en cinq classes, de la moins à la plus mature.

Conclusions et suites attendues

Le degré de maturité des sapinières-hêtraies montagnardes du Livradois-Forez et les critères de maturité à prendre en compte dans le déploiement de la trame de vieux bois ont été précisés.

Cette première cartographie sera amenée à être précisée avec différents partenaire fin 2020 et courant 2021.

Le Parc va aussi commencer à prendre contact, en relation avec ses partenaires, avec les propriétaires du territoire.

Financeurs du projet