La ressource forestière
190 000 hectares de forêt – L’une des ressources forestières les plus importantes du massif Central
Un territoire boisé
A l’échelle du massif Central, l’ensemble constitué par les massifs du Livradois, du Forez et des Bois Noirs (qui débordent sur les départements de la Loire et de l’Allier) forme l’un des espaces boisés les plus importants du massif Central.
Le taux de boisement du Parc est particulièrement élevé : 55 % contre un taux de 35 % au niveau régional (29,5 % dans le Puy-de-Dôme et 36 % dans la Haute-Loire). De plus, certaines communes du Parc connaissent des taux beaucoup plus élevés, approchant 90 %.
Néanmoins, le morcellement de la propriété forestière constitue un frein à l’exploitation optimale de ce potentiel : 70 000 propriétaires se partagent les 190 000 ha boisés du Parc. Ils possèdent 3 à 4 parcelles chacun en moyenne. La surface moyenne des parcelles est de l’ordre du demi hectare.
Des volumes sur pied et accroissements parmi les plus importants d’Auvergne-Rhône-Alpes
Le volume sur pied en Livradois-Forez est estimé à 58 millions de m³ (Source IFN – 2010-2019 – Bois fort tige), soit en moyenne 326 m³/ha (pour une surface forestière de production de 178 000 ha). C’est l’un des plus importants taux à l’échelle de la région AuRA.
Près de 20% des volumes sur pied de résineux de la région AuRA sont situés en Livradois-Forez, avec notamment un gisement important de sapin pectiné.
L’accroissement annuel du volume de bois fort tige est de 1 909 000 m³ /an, soit 11m³ /ha/an (Source IFN – 2010-2019 – Bois fort tige). Là aussi, c’est le plus fort accroissement annuel de la région (6.8% en Région AuRA). La fertilité des stations et le climat favorable l’expliquent.
Le taux de prélèvement moyen dans le massif du Livradois-Forez est de 55% de l’accroissement naturel (source PRFB AuRA). Encore une fois, il s’agit de l’un des plus forts taux de prélèvement de la région. Mais les données moyennes cachent aussi des disparités entre les différentes essences et entre les différents secteurs du territoire (aucune exploitation dans certains et beaucoup plus intenses dans d’autres). Il représente près de 20% du prélèvement régional. Compte tenu de la répartition du PNR sur les massifs du « Livradois-Forez » et du « Velay », le prélèvement annuel devrait tendre vers 25% du prélèvement régional (estimé dans le PRFB entre 5.2 et 5.6Mm³/an selon les sources).
Le sapin pectiné : 1/3 de la ressource en bois local
Une essence autochtone
Parmi les différentes essences, le sapin pectiné fait un retour remarqué après la dernière période glaciaire (il y a près de 10 000 années). Profitant du réchauffement du climat, il colonise peu à peu le Livradois-Forez, avant de s’y installer durablement il y a près de 4 000 ans.
Utilisé en charpente, emballage, coffrage, menuiserie, agencement intérieur, ses usages multiples l’ont longtemps placé au cœur des activités humaines. Ce « Roi des forêts » représente le tiers des surfaces boisées du Parc et se positionne comme un véritable allié pour répondre aux défis climatique, écologique, économique et paysager de notre époque.
Un bois qui a sa place dans l’histoire du Livradois-Forez
Au XIXe siècle, parmi les différentes essences, le sapin a d’ailleurs acquis ses lettres de noblesse en devenant l’essence « riche » du Livradois-Forez. Il entre alors dans la confection des charpentes traditionnelles des maisons en pisé et en pierres des nobles et des seigneurs locaux. Les habitations plus modestes se contentent de bois de pin.
Les moulins de papetiers des vallées d’Ambert et de Thiers, les féculeries, les scieries… constituent eux aussi des éléments remarquables de cette histoire constructive, auxquels il faut ajouter quelques édifices monumentaux comme les clochers d’Olliergues et de Domaize ou l’église de Sembadel.
Avant cela, de la seconde moitié du XVIIe au début du XIXe siècle, l’utilisation du bois de sapin se diversifie et il est utilisé en dehors du territoire, pour la fabrication des mâts de bateau de la marine royale. Bien que n’ayant concernée qu’une courte période, cette exploitation a marqué l’histoire du Livradois-Forez de par son ampleur.
Construire et rénover en sapin, aujourd’hui et demain
Le sapin est reconnu pour sa grande résistance mécanique héritée de sa croissance lente et sa légèreté. Il a longtemps été utilisé pour fabriquer des pièces de sections importantes et massives. Les nombreux bâtiments anciens qui ont très bien vieilli témoignent de la durabilité du bois de sapin.
Bois tendre et facile à usiner, il se prête aisément au façonnage des finitions, et ce quels que soient le style et l’univers souhaités. Ses qualités esthétiques sont appréciées et confèrent aux usagers un sentiment d’apaisement et de sérénité, renforcé par sa capacité naturelle à absorber les bruits extérieurs et intérieurs.
Aujourd’hui, certains scieurs et artisans de la région innovent et proposent des parements intérieurs de lames de bois massif, des lambris massif ou aboutés, des parquets massifs à coller ou à clouer ou encore des panneaux acoustiques.
Le sapin pectiné se prête également très bien à la structuration et à l’organisation des espaces (escaliers, portes, meubles, claustras, banques d’accueil…).
Aujourd’hui objet d’un renouveau des savoir-faire, le sapin est le point de départ de nouveaux produits, en coévolution avec la construction bois qui s’inscrit de plus en plus dans une logique d’économie circulaire.
Une importance régionale
Pour favoriser l’utilisation du sapin pectiné, FIBOIS Auvergne-Rhône-Alpes propose une collection de livres numériques destinée à mieux connaître les qualités et les opportunités qu’offre cette essence. Tous les utilisateurs potentiels, maitres d’œuvre, maitres d’ouvrages, charpentiers, menuisiers ou constructeurs bois y trouverons de précieuses informations.
En savoir plus / télécharger les ebooks
Quelles utilisations du sapin chez nos voisins européens ?
En Autriche, le Vorarlberg est bien connu pour valoriser en circuits courts ses bois de sapin pectiné, essence noble par excellence. Un sciage sur quartier, un séchage de 2 ans à l’air libre et le savoir faire des artisans locaux permettent une utilisation du sapin pectiné massif non traité en menuiserie intérieure mais aussi en revêtement extérieur !
Il se retrouve ainsi fièrement dans tout type de menuiserie intérieure :
comme dans les aménagements :
Il est également utilisé, sans traitement, pour les revêtements extérieurs :