Dore, j’adore… un nouveau dispositif pour les agriculteurs et agricultrices sur le bassin versant de la Dore
Le monde agricole actuel doit faire face à de nombreux défis qui interrogent les trajectoires des fermes (adaptation et moindre contribution au changement climatique, intégration des attentes sociétales, variabilité des débouchés économiques, gestion de la charge de travail, …). Pour mener à bien ces questionnements, les agriculteurs et agricultrices manquent parfois de temps, d’espaces d’échange, ou d’éléments de réponse adaptés. Aussi, pour les soutenir au mieux dans ces changements, plusieurs structures d’accompagnement ont souhaité mutualiser leurs compétences afin de proposer un cadre favorable dans lequel mener ces réflexions.
Une synergie originale entre de multiples partenaires
Ce dispositif est le fruit d’une démarche collective innovante. Il a été construit de manière conjointe par un collectif de techniciens et d’animateurs agricoles aux compétences complémentaires :
- Bio 63,
- Chambre d’Agriculture du Puy-de-Dôme,
- Etablissement Départemental de l’élevage (EDE) du Puy-de-Dôme,
- Fédération régionale des Civam Auvergne,
- Syndicat mixte du Parc naturel régional Livradois-Forez,
- Conservatoire des Espaces Naturels (CEN) d’Auvergne,
- Conservatoire Botanique National du Massif Central (CBNMC),
- Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) d’Auvergne Rhône-Alpes,
- Mission Haies Auvergne.
Ces structures ont souhaité se doter d’un outil commun pour mieux accompagner les agriculteurs et agricultrices dans leurs souhaits d’évolution vers des systèmes d’exploitation compatibles avec :
- la préservation des biens communs que sont l’eau, la biodiversité et les paysages ;
- les attentes sociétales, notamment en lien avec la qualité des produits et le bien-être animal ;
- l’attractivité du métier d’agriculteur à travers la rémunération et le bien-être au travail.
Un dispositif d’accompagnement innovant…
La démarche a été conçue par des techniciens locaux, pour les fermes du territoire. Elle s’intéresse avant tout aux besoins de l’agriculteur en l’aidant à exprimer les sources d’inconfort dans son travail au quotidien.
A travers une approche globale de l’exploitation (technique, économique, environnementale, sociale), on questionne la durabilité des pratiques, on détermine des marges de progrès, et on identifie les sujets d’intérêts de l’agriculteur sur lesquels s’appuyer. L’agriculteur est alors reconnu comme force de proposition et acteur du changement qui s’opère sur sa ferme.
Un accompagnement personnalisé lui est proposé, du diagnostic à la mise en œuvre des changements ; il peut choisir un interlocuteur privilégié pour l’accompagner mais chacun des partenaires est à même d’intervenir tout au long du parcours d’accompagnement en fonction des besoins exprimés et des compétences à mobiliser. Finalement, cette approche doit permettre de construire ensemble des propositions d’évolution adaptées et réalistes.
…constitué de plusieurs étapes
L’accompagnement se construit en plusieurs temps :
- un premier rendez-vous sur la ferme, permet d’identifier les principaux sujets de travail au regard des besoins exprimés par l’agriculteur et perçus par le conseiller ;
- ensuite, le conseiller discute de ces éléments avec les autres partenaires ; c’est ensemble qu’ils travailleront sur des propositions d’accompagnements personnalisées à soumettre à l’agriculteur, en combinant leurs savoir-faire ;
- dans un troisième temps, le conseiller vient discuter avec l’agriculteur de cette feuille de route ; ils décident ensemble de donner suite ou non aux différentes propositions. En pratique, elles se présentent sous la forme de suivi individuel spécifique et/ou de temps collectifs (journées d’échanges, formation, visite de fermes, …).
De manière générale, ce dispositif propose donc à la fois d’apporter une expertise (des éléments de réponse dont l’agriculteur doit s’emparer pour les adapter à son fonctionnement) mais aussi à initier des dynamiques collectives (en favorisant la rencontre d‘agriculteurs et agricultrices voisins aux questionnements similaires pour encourager le partage d’expérience).
Concilier agriculture et préservation de la qualité de l’eau et de la biodiversité
Conscientes des enjeux d’avenir sur le territoire, les structures impliquées dans ce projet se donnent une ambition commune : proposer aux agriculteurs et agricultrices des méthodes et des outils favorables à la préservation des milieux aquatiques et de la biodiversité. Elles partagent l’idée que l’avenir de l’agriculture du Livradois-Forez passe par une gestion durable des ressources. Pour cela, des actions spécifiques sur la gestion des zones humides et bordures de cours d’eau, l’entretien des haies ou encore la valorisation de la flore des prairies seront proposées.
Un dispositif déployé sur le bassin versant de la Dore dès 2021
A titre d’expérimentation, ce dispositif sera dans un premier temps testé sur le périmètre du bassin versant de la rivière Dore, et en priorité sur les secteurs où le maintien de la biodiversité et de la qualité des milieux aquatiques est un enjeu fort (voir ci-contre la liste des communes concernées pour tout ou partie de leur territoire).
Ce territoire couvre 102 communes et environ 1 200 fermes. Chaque agriculteur volontaire, toute production confondue, peut bénéficier de cet accompagnement. Dans un premier temps, jusqu’à 100 fermes pourront être accompagnées.
Pour saisir cette opportunité, il suffit de prendre contact avec la structure de son choix parmi celles citées précédemment (voir dépliant ci-après pour les coordonnées des conseillers).
Un projet qui s’inscrit dans la durée
Parce que les changements sur une exploitation nécessitent du temps, et que l’accompagnement s’inscrit dans une relation de confiance, ce dispositif a vocation à perdurer dans le temps.
Aussi, il est financé dans le cadre de deux contrats qui s’étendent sur la période 2020 -2025 :
- Le Contrat territorial du bassin versant de la Dore, financé par l’Agence de l’eau Loire Bretagne
- Le Contrat Vert et Bleu Parc Livradois-Forez/Bassin versant de la rivière Dore, financé par la Région Auvergne Rhône-Alpes.
Contact :
Élodie PERRET, Chargée de mission Agriculture au Parc Livradois-Forez, – 04 73 95 58 15